Métrique en Ligne
MER_1/MER25
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
V
L’étendard que mon bras de rebelle 9
Déroula sur les terres du rêve 9
Tremble aux tours du palais de la Belle 9
Pour que son peuple en rie. Et le glaive 9
5 Que trempa dans le sang des chimères 9
Quelque héros aïeul de ma race, 9
S’est brisé dans mes mains éphémères 9
Contre l’Ange à la ronge cuirasse. 9
Prince de si triste renommée, 9
10 Me voici, revenu des désastres, 9
Sur la route où jadis mon armée 9
Chevauchait en chantant vers les astres. 9
Nul, hélas ! n’enguirlande de roses 9
Cette lance où miroite la lune. 9
15 Ah ! les jours de retour sont moroses 9
Aux maudits de la mâle fortune ! 9
La douce diseuse d’aventure 9
Qui pleura sur le seuil de sa porte 9
Quand je lus dans l’occulte écriture, 9
20 Je sais par les signes qu’elle est morte. 9
Et mon âme qui d’amour tressaille 9
Revole vers la terre du rêve, 9
Où vaincu dans l’ultime bataille 9
Je perdis l’Étendard et te Glaive. 9
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