Métrique en Ligne
MER_1/MER10
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
AMOUR D'AUTOMNE
X
O narcisses et chrysanthèmes 8
Do ce crépuscule d’automne 8
Où nos voit reprenaient les thèmes 8
Tant tristes du vent monotone ! 8
5 Des enfants dansaient sur la route 8
Qui mène vers la lande noire 8
Où hurla jadis la déroute, 8
Sous la lune, des rois sans gloire. 8
Nous chantions des chants des vieux âges 8
10 En allant tous deux vers la ville, 8
Toi si grave avec tes yeux sages 8
Et moi dont l’âme fut si vile. 8
Le jour tombait au son des cloches 8
Dans l’eau lente de la rivière 8
15 Qui charriait vers des mers proches 8
La flotte à la noire bannière. 8
Nous fûmes trop fous pour comprendre 8
Les présages du crépuscule : 8
Voici l'ombre où l'on croit entendre 8
20 Les sanglots d’un dieu qui recule. 8
La flotte a fui vers d’autres astres, 8
Les enfants sont morts sur la route, 8
Et les fleurs, au vent des désastres, 8
Ne sont qu’un souvenir de doute. 8
25 Sais-tu le chemin de la ville, 8
Toi si grave avec tes yeux sages ? 8
Ah ! mon âme qui fut trop vile 8
A peur des chansons des vieux âges ! 8
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