Métrique en Ligne
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Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
AMOUR D'AUTOMNE
I
L’enchanteresse de Thulé 8
A ravi mon âme en son île 8
Où meurt, tel un souffle exhalé, 8
Le regret de l’heure inutile. 8
5 Je crois qu'on pleure autour de moi, 8
Prince dont la magique épée 8
Par la main des femmes sans foi 8
Se brisa, vierge d’épopée. 8
C’est la fuite des étendards 8
10 Le long de la mauvaise route 8
Aux cris des barbares hagards 8
Traquant mon armée en déroute. 8
Qu’importe ? — Alors qu'au seuil des cieux 8
Je pourrais conquérir la Lance, 8
15 Posez vos doigts lourds sur mes yeux, 8
O vous, les trois Sœurs du Silence ! 8
L’encens des jours s’est exhalé : 8
Pourquoi pleurer l’heure inutile ? 8
L’enchanteresse de Thulé 8
20 A ravi mon âme en son île. 8
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