A NOS ENVAHISSEURS |
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Vous êtes des brigands et non pas des soldats ! |
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Au sortir des forêts, vous marchez aux combats |
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Ainsi, favorisés par l’épaisseur de l'ombre, |
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Vous frappez à coups sûrs, en cachant votre nombre ; |
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Et puis, sur les vieillards, les femmes, les enfants, |
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Vous dirigez l'effort de vos bras triomphants. |
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Vous ne respectez rien : dans leurs maisons sacrées, |
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Les vierges, sous vos coups, tombent déshonorées. |
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Pour signaler partout vos barbares exploits, |
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Vous pillez, vous volez, vous tuez à la fois. |
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Vous foulez à vos pieds toutes les lois divines ; |
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Des temples les plus saints vous faites des ruines. |
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C'est Dieu, disent vos chefs, qui combat avec nous : |
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Ils mentent c'est l'enfer qui marche devant vous ! |
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Votre roi porte au Ciel des yeux pleins de tendresse, |
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Et, tout en l'insultant, c'est à lui qu'il s'adresse. |
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Vous, les dignes soldats d'un roi si bon croyant, |
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Vous allez comme lui contre Dieu guerroyant. |
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C'est ainsi que, mêlant l'ironie aux blasphèmes, |
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Vous frappez sans pitié sur les blessés eux-mêmes : |
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Que vos plus gros canons criblent de leurs boulets |
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Même les hôpitaux, à l'égal des palais : |
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Que, tenant dans les mains la torche incendiaire, |
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Vous changez des vivants en ardente poussière. |
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Ne vous a-t-on pas vus, aux flammes d'un brasier, |
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Jeter les habitants d'un pays tout entier ? |
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Barbares, c'est assez ! Rentrez dans vos repaires ! |
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Débarrassez le sol qu'ont illustré nos pères ! |
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Barbares, arrêtez le cours de vos forfaits ! |
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Nous sommes assez forts pour secouer le faix |
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Des maux dont vous avez accablé notre France |
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Et l'heure sonne enfin de notre délivrance. |
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Contre vous rassemblés tous les Francs s'uniront ; |
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Les guerriers, les vieillards, les enfants marcheront ; |
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Pour venger leurs affronts, les filles et les femmes |
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Crieront contre vous : Abattons ces infâmes ! |
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Et le pays, jetant ses vêtements de deuil, |
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Sortira tout vivant du fond de son cercueil |
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Le tocsin sonnera de village en village ; |
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La foudre grondera comme en un jour d'orage ; |
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De votre sang maudit le sol regorgera ; |
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Poursuivi sans merci, pas un n'échappera ; |
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Le Ciel, enfin, touché des cris de vos victimes, |
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Vous anéantira sous le poids de vos crimes. |
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Veuves et orphelins, allons ! séchez vos yeux, |
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Car s'il n'est plus pour vous de jour qui soit heureux, |
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Si vos cœurs désolés sont tout h la souffrance, |
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Ah ! souriez du moins au jour de la vengeance ! |
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