Métrique en Ligne
MAL_2/MAL57
Stéphane MALLARMÉ
Vers de circonstance
1881-1898
FÊTES ET ANNIVERSAIRES
I
A Madame Mallarmé.
Avec une assiette de vieux Rouen
Cette fleur ! il t'est permis 7
Quand, massepain ou mauviette 7
Tu dévores ton salmis 7
De te mirer en l'assiette. 7
II
A la même.
5 Avec les fleurs et les joncs 7
De la rivière tarie 7
Indigemment nous songeons 7
Toute à te fêter, Marie. 7
15 Août 1897.
III
A la même.
En Willy sourit sa maman — 8
10 Autour de la nappe fleurie 8
Fêtons avec ce gentleman 8
Une heureuse Sainte-Marie. 8
13 Août 1898.
IV
Samois jubile comme Honfleur 8
L'une à l'autre Marie envoie 8
15 Avec la même absente fleur 8
Un souvenir tendre de joie. 8
V
Ces roses, muettes pour dire 8
Notre absence, elles du moins 7
A lui pareilles sont témoins 8
20 De votre conjugal sourire. 8
VI
J'offre en une humble rime écrite 8
A Madame Ponsot, Honfleur 8
Son nom de reine-Marguerite 8
Elle-même restant la fleur. 8
1898.
VII
25 Avec ceux des fillettes veuille 8
Notre joyeux souhait d'un saut 8
Choir, écume aussi qui s'effeuille 8
Aux pieds de Madame Ponsot. 8
1892.
VIII
Avec une assiette ancienne
Qu'elle range, sourie ou rie 8
30 Voilà bien Madame Ponsot 8
Appelée aujourd'hui Marie 8
— Une rose sous un gâteau. 8
IX
On fêterait jusqu'à cent 7
Ans, selon le même rite 7
35 Lui riant ou l'embrassant 7
Notre chère Marguerite. 7
Honfleur, 19 Juillet 1894.
X
Que le bon feuillage abrite 7
En lui tendant une fleur 7
Notre chère Marguerite 7
40 Toute seule près d'Honfleur. 7
1895.
XI
Tout comme notre sentiment 8
La même fleur jamais fanée 8
Madame Ponsot,
gentiment
Renaît pour vous avec l'année. 8
20 Juillet 1896.
XII
45 Toi les merles, moi la mouette, 8
Sans ces oiseaux correspondons 8
Aujourd'hui que je ne souhaite 8
Rien à qui détient tous les dons. 8
XIII
Voici la date, tends un coin 8
50 De ta fraîche bouche étonnée 8
Où la nature prend le soin 8
De te rajeunir d'une année. 8
1887.
XIV
Un an de moins, mignonne, est traître 8
Au retour de chaque printemps, 8
55 Tu finiras par disparaître ; 8
Il faut t'arrêter à vingt ans. 8
1891.
XV
Tu choisis ton temps pour renaître ! 8
Tout, de la fleur ivre et debout 8
Jusqu'au rayon de la fenêtre, 8
60 Sourit, et tu fais comme tout. 8
1892.
XVI
Avril qui rouvre les Talus 8
Même avec ses grêlons n'empêche 8
De fleurir la pomme ou la pêche 8
Et toi-même une fois de plus. 8
XVII
65 A qui par un regard charmant 8
Même eût-elle les lèvres closes 8
Jette à l'entour le diamant 8
On ne peut donner que des roses. 8
XVIII
Août la dore et la duvette 8
70 Faut-il, ô dents, que vous n'alliez 8
Savoureuse, odorante, prête 8
Mordre la pêche aux espaliers ! 8
XIX
Plus rapide à tire d'aile 7
Que lui de prendre le train 7
75 Un heureux baiser fidèle 7
Devancera mon quatrain. 7
15 Août 1898.
XX
Voici la fleur que j'ai prise à 8
La main fidèle d'Élisa 8
XXI
Stéphane Mallarmé
Accorde sa mandoline 7
80 Pour fêter Sainte-Pauline. 7
XXII
Sans autre souhait de perruche 8
Tiens, pour ta fête cette ruche 8
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