Métrique en Ligne
MAC_2/MAC29
Maurice MAC-NAB
Poèmes incongrus
1891
LE CLYSOPOMPE
N’auriez-vous pu, madame, à mes regards cacher 12
L’objet dont vous ornez votre chambre à coucher. 12
Je suis observateur, et, si je ne me trompe, 12
Le bijou dont je parle était un clysopompe ! 12
5 Jamais on n’avait vu pareil irrigateur ! 12
Orné d’un élégant tuyau jaculatoire, 12
Vers le ciel il tendait sa canule d’ivoire. 12
Spectacle sans égal pour l’œil d’un amateur ! 12
Sur la table de nuit dans l’ombre et le mystère, 12
10 Sans doute il attendait votre prochain clystère… 12
Mais qu’importe si j’ai d’un regard indiscret 12
De vos ablutions pénétré le secret ! 12
Ce qu’il faut vous conter, c’est que la nuit suivante 12
Un cauchemar affreux me remplit d’épouvante : 12
15 J’ai rêvé… que j’étais clysopompe à mon tour, 12
De vos soins assidus entouré nuit et jour. 12
Vous me plongiez soudain au fond d’une cuvette, 12
Vous pressiez mon ressort d’une main inquiète, 12
Sans vous douter, hélas ! que votre individu 12
20 Contre mes yeux n’était nullement défendu. 12
Et moi je savourais l’horizon grandiose 12
Que je devais, madame, à ma métamorphose. 12
Si bien qu’en m’éveillant je m'étais convaincu 12
D’avoir toute la nuit contemplé votre ....cul. 12
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