Métrique en Ligne
LSR_1/LSR48
Daniel LESUEUR
(Jeanne LOISEAU)
POÉSIES
1986
SOUVENIRS
DEUX VOIX
Si quelquefois à ma fenêtre 8
Je reste un moment à songer, 8
Quand le jour vient de disparaître 8
Et qu'au fond du ciel on voit naître 8
5 La blanche étoile du berger ; 8
A cette heure calme et bénie, 8
C'est que j'aime entendre dans l'air 8
Monter la rumeur infinie 8
De Paris, confuse harmonie, 8
10 Semblable à celle de la mer. 8
Ce bruit, fondu par la distance, 8
De tant de voix, de tant de pas, 8
Est-ce un chant ? une plainte immense ? 8
Je ne sais… J'écoute, et je pense 8
15 Au flot bleu qui brise là-bas. 8
Si quelquefois sur la falaise, 8
En été, je reste à rêver, 8
Lorsque le vent du soir s'apaise 8
Et n'est plus qu'un souffle, qui baise 8
20 Nos cheveux sans les soulever, 8
C'est qu'à mes pieds l'Océan gronde, 8
Éternellement agité, 8
Et qu'au murmure de son onde 8
Je songe à la clameur profonde 8
25 Montant d'une grande cité. 8
Océan, que nous veux-tu dire ? 8
Sont-ce là des hymnes, des cris ? 8
L'âme du monde qui soupire ? 8
Je ne sais… J'écoute, j'admire, 8
30 Et je me souviens de Paris. 8
O vaste mer ! ô ville immense ! 8
Mes deux muses, mes deux amours, 8
Ne gardez jamais le silence ! 8
Je me tais en votre présence, 8
35 Mais vous, pour moi, parlez toujours ! 8
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