SONNETS PHILOSOPHIQUES |
XXI |
LA FIN D'UN MONDE |
|
Parfois, lorsque je songe aux sombres destinées |
12 |
|
Qui sont nôtres, mon cœur ému se glace en moi, |
12 |
|
Car c'est un sort étrange, amer et plein d'effroi |
12 |
|
Celui que subit l'homme en ses courtes années. |
12 |
|
5 |
Vers un but inconnu ses forces détournées |
12 |
|
N'obéissent jamais un instant à sa loi ; |
12 |
|
Il souffre, pleure et lutte, et ne sait pas pourquoi, |
12 |
|
Car il voit au néant ses œuvres condamnées. |
12 |
|
|
Si la terre demain s'arrêtait dans son cours, |
12 |
10 |
C'en serait fait de l'être et du temps et des jours. |
12 |
|
Un seul choc !… et soudain tout redeviendrait flamme. |
12 |
|
|
Où donc seraient alors la gloire, le progrès, |
12 |
|
Le renom du guerrier, la beauté de la femme ? |
12 |
|
Pourquoi tant espérer s'il n'est plus rien après ? |
12 |
|