Métrique en Ligne
LOZ_3/LOZ336
Albert LOZEAU
Poésies complètes III
LES IMAGES DU PAYS
précédées des
Lauriers et Feuilles d’Érable
1916
LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE
1912-1922
IV. LES IMAGES DU PAYS.
BRUME MATINALE
On dirait que la terre humide et noire fume. 12
Le grand soleil est pâle au ciel voilé de brume. 12
On ne distingue bien que les proches maisons. 12
Les arbres sont cachés derrière l’horizon. 12
5 Quelquefois un oiseau passe en l’épaisseur grise 12
Comme à travers un flot de vapeur ; et l’église, 12
Dont on ne voit que le fronton bas et les croix, 12
Est un spectre de pierre aux deux clochers sans voix. 12
Mais petit à petit les rayons fondent l’ombre ; 12
10 Et voici que partout se détachent sans nombre 12
Les toits légèrement mouillés, et que le ciel 12
Redevient bleu, – si bleu qu’il paraît irréel. 12
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