Métrique en Ligne
LOZ_3/LOZ329
Albert LOZEAU
Poésies complètes III
LES IMAGES DU PAYS
précédées des
Lauriers et Feuilles d’Érable
1916
LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE
1912-1922
IV. LES IMAGES DU PAYS.
AU BORD DE L’EAU
Au bord de la rivière où verdissent des îles, 12
Comme je me sentais loin du fracas des villes ! 12
Seul, un bruissement liquide et musical 12
Sur la grève venait mourir d’un rythme égal, 12
5 Et, prise par le charme exquis de sa cadence, 12
Mon âme se laissait bercer dans le silence. 12
La rivière brillait de tous ses flots d’argent. 12
Le vent dormait. L’érable, au feuillage changeant, 12
Dont la beauté, malgré l’automne, jeune encore, 12
10 Longe fidèlement la rive et la décore, 12
Dressait son abondante et verte frondaison 12
Pleine aussi, comme l’eau, d’un fugitif frisson. 12
Le ciel, d’un bleu puissant, recevait ce murmure 12
Qui montait jusqu’à lui d’une ascension sûre, 12
15 Avec les doux soupirs de mon cœur apaisé 12
Par la calme splendeur du jour tranquillisé, – 12
Pendant que je suivais le frais courant qui glisse 12
En traînant du soleil sur son eau plane et lisse… 12
logo du CRISCO logo de l'université