Métrique en Ligne
LOZ_3/LOZ312
Albert LOZEAU
Poésies complètes III
LES IMAGES DU PAYS
précédées des
Lauriers et Feuilles d’Érable
1916
LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE
1912-1922
IV. LES IMAGES DU PAYS.
LE SANG LOINTAIN
D’où me vient ce désir obstiné de la terre ? 12
À qui dois-je ce goût des champs ensemencés, 12
Et ces rêves, en vain faits et recommencés, 12
De devenir un jour rural propriétaire ? 12
5 J’ai vécu loin des bois à l’ombre salutaire, 12
Et que de souvenirs exquis ils m’ont laissés ! 12
La maison où mes ans ne se sont point passés, 12
J’en ai le nostalgique amour… Par quel mystère ? 12
Mon père ne fut pas laboureur, et pourtant, 12
10 Je me souviens d’un beau visage d’habitant, 12
Bruni par le soleil, à longue barbe blanche… 12
C’est que peut-être en moi se réveille le sang, 12
Appauvri, mais de race incorruptible et franche, 12
D’un robuste et lointain ancêtre paysan. 12
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