LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE |
1912-1922 |
III. FEUILLES D’ÉRABLE. |
LE VAIN SUPPLICE |
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Que ce langage clair vous ennuie ou vous blesse, |
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Nous parlerons français… tant que nous parlerons ! |
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La bouche restera libre comme les fronts : |
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C’est là notre désir, et c’est notre noblesse ! |
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À quoi vous sert-il donc de l’insulter sans cesse ? |
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Plus le parler chéri sera souillé d’affronts, |
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Plus amoureusement nous le vénérerons ! |
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Aux menaces du joug la fierté se redresse ! |
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Levez-vous et chantez, vocables glorieux |
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Revêtus de splendeur, si vivants d’être vieux ! |
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Chantez : voici le bois du bûcher qu’on prépare ! |
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Ils veulent votre mort, nobles mots immortels ! |
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Chantez : – sans le savoir, ils vous font des autels – |
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Car toutes les beautés ont souffert du Barbare ! |
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