LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE |
1912-1922 |
III. FEUILLES D’ÉRABLE. |
LA LANGUE CHÈRE |
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Quelle gloire d’avoir du sang français au cœur |
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Et de parler la langue héroïque entre toutes, |
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Qui sonne dans les camps et chante sous les voûtes, |
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Auprès de Jeanne d’Arc et du drapeau vainqueur ! |
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En ces temps de combat, de grandeur et de larmes, |
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Que ton langage est cher, France, qu’il a de charmes ! |
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Nous le sentions depuis longtemps, mais aujourd’hui |
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Nous sommes à jamais comme enivrés de lui ! |
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Sur nos lèvres tes mots ont des goûts de victoire ! |
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Ils nous dressent plus haut que nous, ils nous font croire ! |
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Ils sont comme une lampe au fond de nos cerveaux : |
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Ce qu’on pense par eux prend des aspects nouveaux, |
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Et le regard surpris doucement s’en éclaire ! |
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Ils savent consoler comme ils savent nous plaire ; |
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De tous les mots humains ils restent les plus beaux, |
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Puisqu’ils tombent joyeux des lèvres du héros ! |
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Ils sont à nous, ces mots : nous saurons les défendre ! |
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Quiconque aura le sot espoir de s’en saisir |
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Nourrira vainement son innocent désir : |
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Ces mots sont dans notre âme, il n’aura qu’à les prendre ! |
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