Métrique en Ligne
LOZ_3/LOZ258
Albert LOZEAU
Poésies complètes III
LES IMAGES DU PAYS
précédées des
Lauriers et Feuilles d’Érable
1916
LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE
1912-1922
I
LAURIERS
LA STATUE
Comme le ciel est bleu, comme le jour est pur ! 12
Se peut-il que là-bas le monde s’entretue ? 12
Ô Nature, aussi froide, hélas ! qu’une statue, 12
Ton regard est trop clair, ta face a trop d’azur ! 12
5 Rien n’atteint donc ton cœur indifférent ou dur ! 12
Dans le deuil, ta beauté sereine s’accentue ; 12
Sur le front défaillant et sur l’âme abattue 12
Ta splendeur insensible est lourde comme un mur ! 12
Tu n’entends pas : la voix humaine est inutile ; 12
10 Et tu ne daignes pas même nous être hostile, 12
Sourde à notre douleur, aveugle à notre effroi ! 12
Quand nous te regardons, des pleurs à la paupière, 12
Implorant, ô Nature, une pitié de toi, 12
Tu nous réponds par le silence de la pierre !… 12
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