Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ201
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
III
L’ÂME ET L’ESPRIT
EN MARGE DE VERLAINE
Bercé par la chanson troublante de Verlaine, 12
Qui soupire, se plaint de vivre et rit à peine, 12
Et désespérément, des larmes plein la voix, 12
Se souvient des beaux jours candides d’autrefois, 12
5 Regrette ses péchés charnels, allume un cierge, 12
Brûle un sonnet aux pieds de la très sainte Vierge, 12
Et supplie à genoux, doigts joints, la Trinité 12
D’exorciser son cœur par le mal habité, 12
Et qui, faible de chair, à la première embûche, – 12
10 Robe pâle, dans l’ombre, – hésite, va, trébuche 12
Et tombe, – par un soir de lune merveilleux 12
Où montent des parfums de jardin vers les cieux ; 12
– Verlaine, ta chanson n’est pas toujours la bonne, 12
Me disais-je ; pourtant, je l’aime et j’en frissonne ! 12
15 Ta Muse a passé trop de nuits aux cabarets, 12
Elle en a dit bien tard ses immortels regrets, 12
Et si le temps sur ses souillures jette un voile, 12
C’est que le repentir luit comme une étoile ! 12
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