Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ165
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
II
LE CŒUR ET LES LÈVRES
LE MAUVAIS VOYAGE
Les nuages me font songer aux grands départs 12
Pour des pays lointains, par delà les mers bleues… 12
– Vous voulez voyager à des milliers de lieues ? 12
Fermez vos yeux d’amour : la caravelle part ! 12
5 Là, nous sommes sur l’eau qui berce. Le vent chante. 12
La mer vaste a pour borne un cercle d’horizon, 12
Et le ciel est sur nous comme un toit de maison. 12
Rêvons, car il n’est rien ici qui nous tourmente. 12
Une rive s’annonce à la rumeur de l’air. – 12
10 En esprit, l’on voyage si vite… – Ô fortune ! 12
Comment cela se fait-il donc ? Mais c’est la lune ! 12
Mignonne, nous voici dans un astre, c’est clair ! 12
Nous partirons ce soir par le dernier nuage. 12
Le paysage est beau, mais un peu froid, vraiment… 12
15 Et puis, c’est situé bien haut le firmament… 12
Si l’on tombait… Sortons d’ici ! Foin du voyage ! 12
Ouvrez vos yeux, mignonne, et daignez constater, 12
Sans tristesse soudaine et sans folle rancune, 12
Comme tous nos projets finissent dans la lune, 12
20 Et qu’on en redescend toujours pour y monter ! 12
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