Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ149
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
BRUME
Ennui, crainte, détresse… On ne sait quoi dans l’air 12
De ce jour ténébreux s’appesantit sur l’âme… 12
Ô le bonheur léger du soleil large et clair, 12
Lumière qui, pareille à l’amour, se proclame ! 12
5 Angoisse puérile et peine sans raison… 12
Toute ma force fuit et s’épand dans la brume ; 12
Parce que je regarde un trop proche horizon, 12
Je sens mon faible cœur enserré d’amertume ! 12
J’aspire à la clarté, je souffre d’infini ! 12
10 Malgré ma petitesse, en moi s’ouvrent des ailes 12
Qui battent vainement au bord de quelque nid, 12
Avec le grand désir des voûtes éternelles ! 12
Je ne vois rien de bleu, rien de vaste là-haut ; 12
Au mur gris du brouillard se heurte ma pensée 12
15 Qui s’élance, retombe, ainsi qu’un doux oiseau, 12
Et vaincue, à la fin, gît pleurante et blessée… 12
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