Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ141
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
L’APOTHÉOSE
Par la vitre embrasée où meurt le soleil rouge 12
Qui rose la blancheur du rideau transparent, 12
Je regarde flamber sous l’azur fulgurant 12
Un arbre dont la tête à demi-chauve bouge. 12
5 Et dans cette splendeur baignant sa nudité, 12
Plein de lumière dont le prisme le colore, 12
Magnifique, il a l’air de croître dans l’aurore 12
Et de tremper au ciel son vieux front dévasté ! 12
Droit sur le couchant pourpre, il découpe ses branches 12
10 Et ses rameaux pareils à du pâle corail, 12
Et dans sa cime ardente ouverte en éventail 12
Il balance de l’or mêlé de lueurs blanches. 12
Mais le royal soleil que le soir a surpris 12
Disparaît en laissant un vestige de gloire, 12
15 Et l’arbre qu’il a fait splendide, en l’ombre noire, 12
Nu de rayons, n’est plus qu’un vieil érable gris. 12
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