Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ134
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
PREMIÈRE FEUILLE MORTE
Quelques feuilles au bout des branches sont jaunies. 12
Les arbres ont encor de frêles harmonies 12
Et, bercés par le vent qu’attiédit le soleil, 12
Ils rêvent d’un automne au lourd été pareil. 12
5 Mais voici que Septembre, au détour de l’année, 12
Vient dans la pourpre et l’or fixer leur destinée. 12
Leur songe bienheureux ne l’entend pas venir. 12
Ils continuent, entre leurs bras gris, de tenir 12
De tout petits fragments d’azur, et les balancent, – 12
10 Et même les oiseaux ne savent ce qu’ils pensent… 12
– Cette feuille qui choit, ne l’entendez-vous pas ? 12
Comme un papillon large elle vole, là-bas, 12
Emportant avec elle un peu du grand murmure 12
Qui s’élève, comme un cantique, des ramures. 12
15 C’est dans votre musique une note de moins ; 12
C’est votre gloire, dont vous n’êtes pas témoins 12
Tant votre tête semble impassible et sereine, 12
Qui, feuille à feuille, meurt sous l’insensible haleine… 12
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