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LOZ_2/LOZ114
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
LE SANG DES ROSES
La brise est chaude comme une haleine de flamme. 12
Le vent passionné palpite et porte une âme 12
De soleil violent et d’aromes légers 12
Qu’il prit dans les jardins, les champs et les vergers. 12
5 Juin, qui sommeille encore aux cœurs fermés des roses, 12
Se parfume aux derniers rameaux des lilas roses. 12
L’ardent Printemps prépare une fête à l’Été. 12
Riches d’herbe et de fleurs, de grâce et de beauté, 12
Pour le retour du dieu magnifique, les routes 12
10 D’innombrables couleurs étincelleront toutes, 12
Et le vent chantera dans les érables verts, 12
Par la Nature même harmonisés, des vers ! 12
Le cœur s’ouvre à la vie et rappelle ses rêves. 12
L’épanouissement en corolles des sèves 12
15 Ranime les anciens désirs et les espoirs : 12
Astres éteints resurgissant au fond des soirs ! 12
L’azur n’est plus qu’au ciel ; il est dans l’âme douce, 12
Avec tous les ruisseaux, avec toutes les mousses, 12
Avec tout le soleil et tous les papillons, 12
20 Les bois et leur fraîcheur, les nuits et leurs rayons ! 12
Gloire à Juin qui sur l’âme et la terre flamboie, 12
Et dont le sang subtil dans les roses rougeoie ! 12
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