Métrique en Ligne
LOZ_1/LOZ96
Albert LOZEAU
Poésies complètes I
L'ÂME SOLITAIRE
1902-1907
1907
IV
L’ÂME SOLITAIRE
Les livres ― L'Ame
II
L’ÂME
LE VOILE
C’est qu’on a trop de chair sensible autour de l’âme 12
Comme un cristal épais voile presque une flamme, 12
Qu’on ne peut à son gré répandre sa clarté 12
Et paraître vêtu de toute sa beauté. 12
5 Aux instants radieux de son heure première, 12
L’homme devait sembler une grande lumière 12
Vers laquelle les fleurs du paradis vermeil, 12
Comme aux rayons tiédis d’un merveilleux soleil, 12
Jour et nuit, devaient tendre en bouquets leurs calices !… 12
10 Ah ! je vous comprends bien, purs amants des cilices, 12
Des fouets aux cuirs noueux, qui déchiriez vos chairs : 12
Comme à certains moments vous deviez être clairs ! 12
Car, par chaque blessure à vos membres livides, 12
Rongés par les douleurs comme par les acides, 12
15 Par chaque plaie et par chaque trou, saints bourreaux, 12
Devait jaillir ainsi que du Rocher les Eaux, 12
De cette chose belle et faite la première, 12
Si vous saigniez, au lieu de sang, de la lumière ! 12
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