Métrique en Ligne
LOZ_1/LOZ51
Albert LOZEAU
Poésies complètes I
L'ÂME SOLITAIRE
1902-1907
1907
II
VEILLES DU JOUR ET DE LA NUIT
La chanson des heures ― La Chansons des mois
II
LA CHANSON DES MOIS
LA FIN DE L’ÉTÉ
Le vif soleil d’août par les rues 8
Déverse ses vagues de feu 8
Lentement depuis l’aube accrues, 8
Et dont resplendit le ciel bleu. 8
5 L’accablement de l’air qui brûle 8
Ralentit le pas des passants ; 8
À peine un petit vent circule 8
Dans les feuillages bruissants. 8
Les pauvres bêtes résignées 8
10 Qui traînent d’énormes fardeaux, 8
Souffrent des mouches acharnées 8
Piquant leurs narines, leur dos. 8
Pour activer leur marche lente, 8
Parfois un homme au cœur de fer, 8
15 D’une main rude et violente 8
Blesse d’un coup de fouet leur chair. 8
De lumière ardente brûlée, 8
L’herbe au bord des trottoirs jaunit, 8
Et dans l’arbre à claire feuillée 8
20 Se démembre le premier nid… 8
L’Été se meurt ! Salut, Automne ! 8
Salut, triste et chère saison 8
D’intime douceur monotone ; 8
Je vais rentrer dans ma maison. 8
25 Écoutant pleuvoir sur la ville 8
Inclinée au calme sommeil, 8
Je me sentirai plus tranquille, 8
Le cœur encor plein de soleil ! 8
Dans l’ombre égale de ma chambre 8
30 Où tant de rêves sont éclos, 8
J’écouterai venir Septembre 8
Et frapper à mes volets clos. 8
Et j’ouvrirai ! – Salut, Automne ! 8
Salut, triste et chère saison 8
35 D’intime douceur monotone : 8
Entre, la paix de ma maison ! 8
Chante-moi ta chanson berceuse, 8
Vieil hôte toujours attendu, 8
Et rends à mon âme songeuse, 8
40 Automne, son bonheur perdu… ! 8
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