Métrique en Ligne
LOZ_1/LOZ47
Albert LOZEAU
Poésies complètes I
L'ÂME SOLITAIRE
1902-1907
1907
II
VEILLES DU JOUR ET DE LA NUIT
La chanson des heures ― La Chansons des mois
II
LA CHANSON DES MOIS
À L’ÉTÉ
Bel Été, mûrisseur de fruits délicieux, 12
Qui, sur l’or des rayons brûlants, descends des cieux 12
Jaunir les jeunes blés du monde, 8
Sois propice aux moissons qui frémissent au loin, 12
5 Et que ton vent chargé d’une odeur de sainfoin 12
Leur porte et leur partage l’onde. 8
Aux troupeaux somnolents qui ruminent, couchés 12
À la lisière d’ombre où des arbres penchés 12
Adoucissent l’heure accablante, 8
10 Ménage l’herbe tendre et fais qu’à l’abreuvoir 12
Abonde l’eau luisante, où se mire le soir 12
La grande lune bleue et lente. 8
Dispense également ta chaleur aux champs blonds ; 12
Que la gerbe fourmille au gré des bras féconds, 12
15 Nus sous l’ardent soleil qui brûle ; 8
Que tous les paysans qui travaillent, hâlés 12
S’en retournent joyeux, au repos appelés, 12
Chantant clair dans le crépuscule. 8
Été, sois bon surtout aux hommes. Garde-leur, 12
20 Pour que leur sang soit jeune et bouillant, ta chaleur : 12
Épargne-leur tes folles fièvres, 8
Afin qu’ils n’aillent pas, pleurant leurs vains efforts, 12
Irrésistiblement se brûler âme et corps 12
Aux feux mortels des belles lèvres ! 8
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