Métrique en Ligne
LOZ_1/LOZ16
Albert LOZEAU
Poésies complètes I
L'ÂME SOLITAIRE
1902-1907
1907
I
LES HEURES D’AMOUR
LE DESIR ― LE REGRET
II
LE REGRET
LOIN D’ELLE
Depuis qu’elle est partie, un grand doute m’étreint. 12
J’ai beau fixer l’azur où le jour étincelle, 12
Afin que mon cœur fou soit comme lui, serein : 12
Le ciel ment, la clarté n’est pas franche loin d’elle ! 12
5 Pourtant, elle m’a dit qu’elle m’aime, souvent ; 12
Que la tendresse éclose en son âme immortelle, 12
Comme elle ne peut pas finir : ainsi qu’avant, 12
Je suis celui qui doute incessamment pour elle. 12
Ma faible foi la blesse et je crains l’abandon. 12
10 Que deviendrais-je, hélas ! si, m’étant infidèle, 12
Je ne puis plus sentir m’absoudre le pardon 12
Que ma pensée en pleurs va mendier vers elle. 12
À ses pieds, je me sens divinement chéri. 12
J’adore tout, sa main, sa lèvre et sa prunelle ; 12
15 Je n’ai de doute, ni de plainte, ni de cri, 12
Mais j’ai pour frère aîné le bonheur, tout près d’elle ! 12
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