Métrique en Ligne
LOZ_1/LOZ1
Albert LOZEAU
Poésies complètes I
L'ÂME SOLITAIRE
1902-1907
1907
AU LECTEUR
Toute ma clarté vient d’un bleu rayon d’espoir, 12
Et toute ma chanson, teinte d’un peu de soir, 12
Bien aisément tiendrait dans une demi-gamme. 12
L’immensité des cœurs humains aux grandes voix ! 12
5 Moi, je ne suis qu’un tout petit oiseau des bois, 12
Et j’ai Musset pour maître et pour Muse la femme. 12
Je prends ma part des pleurs et du rire des cieux, 12
Et, des matins bruyants aux soirs silencieux, 12
Je vis ce que le jour m’abandonne de rêve ; 12
10 Comme le papillon qui va de fleur en fleur, 12
Je vais, amant du rythme, épris de la couleur, 12
De la chimère blonde à l’illusion brève. 12
Parfois, de ce voyage, on revient le cœur las ; 12
Mais ayant tant frôlé de roses, de lilas, 12
15 On en garde toujours un parfum qui demeure ; 12
Car le rêve après lui nous laisse un souvenir 12
Que ne peuvent jamais entièrement ternir 12
Les longs ennuis du jour et les regrets de l’heure… 12
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