Métrique en Ligne
LOR_4/LOR224
Jean LORRAIN
LES GRISERIES
1887
LE VOYAGEUR
II
Un ciel de fin d'octobre, où la vague rougeur 12
D'un lointain crépuscule agonise et frissonne, 12
Un banal horizon de coteaux monotone, 12
Et dans un angle inscrit, ce mot : Le Voyageur. 12
5 Avec quelle tristesse et quel ennui vengeur, 12
Fatal, inéluctable il retombe et résonne, 12
Ce nom, morne et charmant comme un adieu d'automne 12
Le Voyageur !
Hélas ! beau cavalier songeur,
Sous les lunes d'hiver et les midis de flamme 12
10 Les chemins parcourus et le regret laissé 12
Dans l'ignoré village, où peut-être un baiser 12
S'égrena de ta bouche aux lèvres d'une femme, 12
Ont-ils si puissamment ulcéré ta jeune âme, 12
Que le désir de vivre en toi soit épuisé ? 12
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