Métrique en Ligne
LOR_3/LOR195
Jean LORRAIN
MODERNITÉS
1885
MONDAINS
III
Presqu’un bouge.
Une salle infâme, empuantie :
Des filles en cheveux dansant, une lueur 12
Dans l’œil, entre les bras de gros gars en sueur, 12
Et la chute des pas dans la crasse amortie. 12
5 C’est de ce bal hideux qu’elle est un jour sortie, 12
Elle qu’on voit conduire au Bois chaque matin, 12
Attelée au poneys, la charrette en bois peint, 12
Dans sa robe en cheviot écossais bien sertie. 12
Quand le comte et absent, c’est là qu’en satin noir 12
10 Dissimulée, obscure et seulement trahie 12
Par ses pendants d’oreille, elle revient le soir 12
De bal…
Et là, dans l’ombre assise et l’œil en flammes,
Elle épie, elle suit les ébats de ces dames 12
Au bras de gars, bâtis en garçons de lavoir, 12
15 Qui ne paient pas leurs bocks et qui battent les femmes. 12
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