Métrique en Ligne
LOR_2/LOR95
Jean LORRAIN
LA FORÊT BLEUE
1883
LA FORÊT BLEUE
LES NYMPHES
A JEAN RICHEPIN
Toi, tu dois les aimer, les grands ciels de Septembre, 12
Profonds, brûlants d'or vierge et trempés d'outremer, 12
Où dans leurs cheveux roux les naïades d'Henner 12
Tendent éperdument leur buste qui se cambre. 12
5 La saveur d'un fruit mûr et la chaleur de l'ambre 12
Vivent dans la souplesse et l'éclat de leur chair, 12
Et le désir de mordre est dans leur regard clair, 12
Dans l'étirement âpre et lassé de leur membre. 12
Leur prunelle verdâtre, où nagent assombris 12
10 Le reflet de la source et le bleu des iris, 12
A le calme accablant des lentes attirances. 12
On rêve des baisers qui seraient des souffrances, 12
Des hymens énervants et longs, les reins taris… 12
O nymphe, ô source antique aux froides transparences ! 12
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