Métrique en Ligne
LOR_2/LOR110
Jean LORRAIN
LA FORÊT BLEUE
1883
LA FORÊT BLEUE
LA HALTE
SOUS BOIS II
A VICTOR HUGO
Près de la source, où sous les aulnes, 8
Baignant leurs tiges dans l'azur, 8
Le nénuphar et les lys jaunes 8
Tachent d'or clair le bois obscur, 8
5 Mes yeux dans l'ombre ont vu Néère, 8
Debout au milieu du cresson, 8
Qui trempait son pied dans l'eau claire 8
Et j'en ai fait une chanson. 8
Chaque vers est fait d'un cythise 8
10 Alterné d'un bleu liseron… 8
Et chaque rime une sottise, 8
L'Amour qui chante étant poltron. 8
Pour en composer le poème 8
J'ai pris conseil des roseaux verts 8
15 Et le moineau franc, ce bohème 8
Ailé, m'a bien dicté trois vers… 8
Le rythme en est le bruit de chaînes, 8
Que ses yeux noirs m'ont mis au cœur. 8
Pour maîtres j'ai pris les vieux chênes, 8
20 Pour juge l'écho, ce moqueur. 8
La neige du ravin, les mûres 8
M'ont fourni les comparaisons, 8
Aux grands bois, où tout est murmures, 8
Les rêves ailés sont chansons. 8
25 Et c est en somme un gai poème, 8
Dont un seul mot fait tout le fonds, 8
Car le premier vers est : « Je t'aime ! » 8
Et le dernier vers est : « Aimons ! » 8
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