Métrique en Ligne
LOR_2/LOR108
Jean LORRAIN
LA FORÊT BLEUE
1883
LA FORÊT BLEUE
LA HALTE
PRIMAVERA
A ANDRÉ THEURIET
O jeunesse, ô printemps, ô fille étrange et douce, 12
Dont le rire éclatant emplissait les grands bois, 12
Ris-tu, Primavera, toujours comme autrefois 12
La nuit, dans l'ombre chaude et calme où l'herbe pousse ? 12
5 Tremblants, à pas furtifs et légers sur la mousse, 12
Les chevreuils effarés accouraient à ta voix, 12
Et, folle, tu riais, quand à travers tes doigts 12
Leurs dents courtes mordaient ta peau blanche de rousse. 12
Leurs bruns et clairs regards, où tes grands yeux païens 12
10 Se miraient, rayonnaient dans l'ombre auprès des tiens ; 12
Sur les roseaux froissés l'eau s'égrenait en perles 12
Et sous les chênes verts, par la lune argentés, 12
J'errais seul avec toi par les sentiers hantés 12
Des fauves, jusqu'à l'heure où s'éveillent les merles 12
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