LETTRES À DIVERS |
XV |
A MADAME LA DUCHESSE DE BOUILLON |
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Qu'Olympe a de beautés, de grâces et de charmes ! |
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Elle sait enchanter les esprits et les yeux. |
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Mortels, aimez-la tous ; mais ce n'est qu'à des dieux |
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Qu'est réservé l'honneur de lui rendre les armes. |
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La mère des Amours et la reine des Graces, |
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C'est Bouillon ; et Vénus lui cède ses emplois. |
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Tout ce peuple à l'envi s'empresse sur vos traces, |
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Plus nombreux qu'il n'étoit, et tout fier de vos lois. |
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Peut-on s'ennuyer en des lieux |
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Honorés par les pas, éclairés par les yeux ? |
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D'une aimable et vive princesse, |
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A pied blanc et mignon, à brune et longue tresse ? |
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Nez troussé, c'est un charme encor selon mon sens, |
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C'en est même un des plus puissants. |
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Pour moi, le temps d'aimer est passé, je l'avoue ; |
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Et je mérite qu'on me loue |
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De ce libre et sincère aveu, |
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Dont pourtant le public se souciera très-peu. |
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Que j'aime ou n'aime pas, c'est pour lui même chose ; |
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Mais, s'il arrive que mon cœur |
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Retourne à l'avenir dans sa première erreur, |
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Nez aquilins et longs n'en seront pas la cause. |
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A Château-Thierry,
juin 1671
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