LETTRES DE LA FONTAINE À SA FEMME |
II |
A LA MÊME |
SUITE DU MÊME VOYAGE |
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C'est un passage dangereux, |
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Un lieu pour les voleurs, d'embûche et de retraite ; |
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A gauche un bois, une montagne à droite, |
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Entre les deux. |
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Un chemin creux. |
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La montagne est toute pleine |
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De rochers faits comme ceux |
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De notre petit domaine. |
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République de loups, asile de brigands, |
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Faut-il que tu sois dans le monde ? |
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Tu favorises les méchants |
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Par ton ombre épaisse et profonde. |
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Ils égorgent celui que Thémis, ou le gain, |
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Ou le désir de voir, fait sortir de sa terre. |
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En combien de façons, hélas ! le genre humain |
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Se fait à soi-même la guerre ! |
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Puisse le feu du ciel désoler ton enceinte ! |
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Jamais celui d'amour ne s'y fasse sentir, |
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Ni ne s'y laisse amortir ! |
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Qu'au lieu d'Amarillis, de Diane et d'Aminte, |
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On ne trouve chez toi que vilains bocherons, |
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Charbonniers noirs comme démons, |
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Qui t'accommodent de manière |
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Que tu sois à tous les larrons |
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Ce qu'on appelle un cimetière ! |
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Il nous laisse ces monuments |
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Pour marque de nos mouvements. |
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Quand Turenne assiégea Tavanne, |
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Turenne fit ce que la cour lui dit, |
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Tavanne non ; car il se défendit, |
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Et joua de sa sarbacane. |
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Beaucoup de sang françois fut alors répandu. |
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On perd des deux côtés dans la guerre civile : |
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Notre prince eût toujours perdu, |
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Quand même il eût gagné la ville. |
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Ce n'est pas petite gloire |
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Que d'être pont sur la Loire. |
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On voit à ses pieds rouler |
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La plus belle des rivières |
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Que de ses vastes carrières |
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Phébus regarde couler. |
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