LES AMOURS DE PSYCHÉ ET DE CUPIDON |
1669 |
PSYCHÉ |
LIVRE SECOND |
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Que nos plaisirs passés augmentent nos supplices ! |
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Qu'il est dur d'éprouver, après tant de délices, |
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Les cruautés du sort ! |
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Falloit-il être heureuse avant qu'être coupable ? |
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Et si de me haïr, Amour, tu fus capable, |
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Pourquoi m'aimer d'abord ? |
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Que ne punissois-tu mon crime par avance ? |
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Il est bien temps d'ôter à mes yeux ta présence, |
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Quand tu luis dans mon cœur ! |
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Encor si j'ignorois la moitié de tes charmes ! |
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Mais je les ai tous vus ; j'ai vu toutes les armes |
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Qui te rendent vainqueur. |
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J'ai vu la beauté même et les grâces dormantes. |
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Un doux ressouvenir de cent choses charmantes |
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Me suit dans les déserts. |
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L'image de ces biens rend mes maux cent fois pires. |
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Ma mémoire me dit : Quoi ! Psyché, tu respires, |
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Après ce que tu perds ? |
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Cependant il faut vivre : Amour m'a fait défense |
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D'attenter sur des jours qu'il tient en sa puissance, |
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Tout malheureux qu'ils sont. |
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Le cruel veut, hélas ! que mes mains soient captives. |
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Je n'ose me soustraire aux peines excessives |
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Que mes remords me font. |
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25 |
C'est ainsi qu'en un bois Psyché contoit aux arbres |
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Sa douleur, dont l'excès faisoit fendre les marbres. |
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Habitants de ces lieux, |
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Rochers, qui l'écoutiez avec quelque tendresse, |
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Souvenez-vous des pleurs qu'au fort de sa tristesse |
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30 |
Ont versés ses beaux yeux. |
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De par la reine de Cythère, |
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Soient, dans l'un et l'autre hémisphère, |
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Tous humains dûment avertis |
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Qu'elle a perdu certaine esclave blonde, |
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Se disant femme de sou fils, |
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Et qui court à présent le monde. |
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Quiconque enseignera sa retraite à Vénus, |
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Comme c'est chose qui la touche, |
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Aura trois baisers de sa bouche ; |
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40 |
Qui la lui livrera, quelque chose de plus. |
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Là les lis lui servoient de trône et d'oreillers : |
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Des escadrons d'Amours, chez Psyché familiers, |
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Furent chassés de cet asile. |
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Le pleurer leur fut inutile : |
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45 |
Rien ne put attendrir les trois filles d'enfer ; |
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Leurs cœurs furent d'acier, leurs mains furent de fer. |
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La belle eut beau souffrir : il fallut que ses peines |
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Allassent jusqu'au point que les sœurs inhumaines |
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Craignirent que Clothon ne survînt à son tour. |
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50 |
Ah ! trop impitoyable Amour ! |
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En quels lieux étois-tu ? dis, cruel ! dis, barbare ! |
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C'est toi, c'est ton plaisir qui causa sa douleur : |
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Oui, tigre ! c'est toi seul qui t'en dois dire auteur ; |
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Psyché n'eût rien souffert sans ton courroux bizarre. |
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55 |
Le bruit de ses clameurs s'est au loin répandu ; |
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Et tu n'en as rien entendu ! |
8 |
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Pendant tous ces tourments tu dormois, je le gage : |
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Car ta brûlure n'étoit rien : |
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La belle en a souffert mille fois davantage |
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60 |
Sans l'avoir mérité si bien. |
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Tu devois venir voir empourprer cet albâtre ; |
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Il falloit amener une troupe de Ris : |
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Des souffrances d'un corps dont tu fus idolâtre |
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Vous vous seriez tous divertis. |
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65 |
Hélas ! Amour, j'ai tort : tu répandis des larmes |
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Quand tu sus de Psyché la peine et le tourment ; |
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Et tu lui fis trouver un baume pour ses charmes |
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Qui la guérit en un moment. |
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Dragon, gentil dragon à la gorge béante, |
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70 |
Je suis messagère des dieux : |
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Ils m'ont envoyée en ces lieux |
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T'annoncer que bientôt une jeune serpente, |
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Et qui change au soleil de couleur comme toi, |
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Viendra partager ton emploi. |
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Tu te dois ennuyer à faire cette vie ; |
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Amour t'enverra compagnie. |
8 |
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Dragon, gentil dragon, que te dirai-je encor |
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Qui te chatouille et qui te plaise ? |
8 |
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Ton dos reluit comme fin or : |
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80 |
Tes yeux sont flambants comme braise. |
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Ta te peux rajeunir sans dépouiller ta peau. |
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Quelle félicité d'avoir chez toi cette eau ! |
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Si tu veux t'enrichir, permets que l'on y puise ; |
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Quelque tribut qu'il faille, il te sera porté : |
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85 |
J'en sais qui, pour avoir cette commodité, |
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Donneront jusqu'à leur chemise. |
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Il en vient des climats où commande l'Aurore, |
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De ceux que ceint Thétis, et l'Océan encore ; |
12 |
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L'Indien dégarnit toutes ses régions ; |
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90 |
Le Garamante envoie aussi ses légions ; |
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Il en part du couchant des nations entières ; |
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Le nord ni le midi n'ont plus de fourmilières ; |
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Il semble qu'on en ait épuisé l'univers : |
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Les chemins en sont noirs, les champs en sont couverts ; |
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95 |
Maint vieux chêne en fournit des cohortes nombreuses ; |
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Il n'est arbre mangé qui sous ses voûtes creuses |
12 |
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Souffre que de ce peuple il reste un seul essaim : |
12 |
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Tout déloge ; et la terre en tire de son sein. |
12 |
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L'éthiopique gent arrive, et se partage. |
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100 |
On crée en chaque troupe un maître de l'ouvrage. |
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Il a l'œil sur sa bande ; aucun n'ose faillir. |
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On entend un bruit sourd ; le mont semble bouillir. |
12 |
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Déjà son tour décroît, sa hauteur diminue. |
12 |
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A la soudaineté l'ordre aussi contribue. |
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105 |
Chacun a son emploi parmi les travailleurs : |
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L'un sépare le grain que l'autre emporte ailleurs. |
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Le monceau disparoît ainsi que par machine. |
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Quatre tas différents réparent sa ruine : |
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De blé, riche présent qu'à l'homme ont fait les cieux ; |
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110 |
De mil, pour les pigeons manger délicieux ; |
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De seigle, au goût aigret ; d'orge rafraîchissante, |
12 |
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Qui donne aux gens du nord la cervoise engraissante. |
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Telles l'on démolit les maisons quelquefois : |
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La pierre est mise à part ; à part se met le bois ; |
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115 |
On voit comme fourmis gens autour de l'ouvrage. |
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En son être premier retourne l'assemblage : |
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Là sont des tas confus de marbres non gravés, |
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Et là les ornements qui se sont conservés. |
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Le royaume des morts a plus d'une avenue : |
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120 |
Il n'est route qui soit aux humains si connue. |
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Des quatre coins du monde on se rend aux enfers ; |
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Tisiphone les tient incessamment ouverts. |
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La faim, le désespoir, les douleurs, le long âge, |
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Mènent par tous endroits à ce triste passage ; |
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125 |
Et quand il est franchi, les filles du Destin |
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Filent aux habitants une nuit sans matin. |
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Orphée a toutefois mérité par sa lyre |
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De voir impunément le ténébreux empire. |
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Psyché par ses appas obtint même faveur : |
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130 |
Pluton sentit pour elle un moment de ferveur : |
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Proserpine craignit de se voir détrônée, |
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Et la boîte de fard à l'instant fut donnée. |
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L'esclave de Vénus, sans guide et sans secours, |
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Arriva dans les lieux où le Styx fait son cours. |
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135 |
Sa cruelle ennemie eut soin que le Cerbère |
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Lui lançât des regards enflammés de colère. |
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Par les monstres d'enfer rien ne fut épargné. |
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Elle vit ce qu'en ont tant d'auteurs enseigné. |
12 |
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Mille spectres hideux, les hydres, les harpyes, |
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140 |
Les triples Géryons, les mânes des Tityes, |
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Présentoient à ses yeux maint fantôme trompeur |
12 |
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Dont le corps retournoit aussitôt en vapeur. |
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Les cantons destinés aux ombres criminelles, |
12 |
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Leurs cris, leur désespoir, leurs douleurs éternelles, |
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145 |
Tout l'attirail qui suit tôt ou tard les méchants, |
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La remplirent de crainte et d'horreur pour ces champs. |
12 |
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Là, sur un pont d'airain, l'orgueilleux Salmonée, |
12 |
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Triste chef d'une troupe aux tourments condamnée, |
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S'efforçoit de passer en des lieux moins cruels, |
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150 |
Et partout rencontrait des feux continuels. |
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Tantale aux eaux du Styx portait en vain sa bouche, |
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Toujours proche d'un bien que jamais il ne touche : |
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Et Sisyphe en sueur essayoit vainement |
12 |
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D'arrêter son rocher pour le moins un moment. |
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155 |
Là les sœurs de Psyché, dans l'importune glace |
12 |
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D'un miroir que sans cesse elles avoient en face, |
12 |
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Revoyoient leur cadette heureuse, et dans les bras, |
12 |
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Non d'un monstre effrayant, mais d'un dieu plein d'appas. |
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En quelque lieu qu'allât cette engeance maudite, |
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160 |
Le miroir se plaçoit toujours à l'opposite. |
12 |
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Pour les tirer d'erreur, leur cadette accourut ; |
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Mais ce couple s'enfuit sitôt qu'elle parut. |
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Non loin d'elles Psyché vit l'immortelle tâche |
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Où les cinquante sœurs s'exercent sans relâche. |
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165 |
La belle les plaignit, et ne put sans frémir |
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Voir tant de malheureux occupés à gémir. |
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Chacun trouvoit sa peine au plus haut point montée : |
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Ixion souhaitait le sort de Prométhée ; |
12 |
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Tantale eût consenti, pour assouvir sa faim, |
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170 |
Que Pluton le livrât à des flammes sans fin. |
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En un lieu séparé l'on voit ceux de qui l'âme |
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A violé les droits de l'amoureuse flamme, |
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Offensé Cupidon, méprisé ses autels, |
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Refusé le tribut qu'il impose aux mortels. |
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175 |
Là souffre un monde entier d'ingrates, de coquettes : |
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Là Mégère punit les langues indiscrètes, |
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Surtout ceux qui, tachés du plus noir des forfaits, |
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Se sont vantés d'un bien qu'on ne leur fit jamais. |
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Par de cruels vautours l'inhumaine est rongée ; |
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180 |
Dans un fleuve glacé la volage est plongée ; |
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Et l'insensible expie en des lieux embrasés, |
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Aux yeux de ses amants, les maux qu'elle a causés. |
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Ministres, confidents, domestiques perfides, |
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Y lassent sous les fouets les bras des Euménides. |
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185 |
Près d'eux sont les auteurs de maint hymen forcé, |
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L'amant chiche, et la dame au cœur intéressé ; |
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La troupe des censeurs, peuple à l'amour rebelle ; |
12 |
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Ceux enfin dont les vers ont noirci quelque belle. |
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Vous sous qui tout fléchit, déités dont les lois |
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190 |
Traitent également les bergers et les rois ; |
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Ni le désir de voir, ni celui d'être vue, |
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Ne me font visiter une cour inconnue : |
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J'ai trop appris, hélas ! par mes propres malheurs, |
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Combien de tels plaisirs engendrent de douleurs. |
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195 |
Vous voyez devant vous l'esclave infortunée |
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Qu'à des larmes sans fin Vénus a condamnée. |
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C'est peu pour son courroux des maux que j'ai soufferts : |
12 |
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Il faut chercher encore un fard jusqu'aux enfers. |
12 |
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Reine de ces climats, faites qu'on me le donne. |
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200 |
Il porte votre nom ; et c'est ce qui m'étonne. |
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Ne vous offensez point, déesse aux traits si doux ; |
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On s'aperçoit assez qu'il n'est pas fait pour vous. |
12 |
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Plaire sans fard est chose aux déesses facile : |
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A qui ne peut vieillir cet art est inutile. |
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205 |
C'est moi qui dois tâcher, en l'état où je suis, |
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A réparer le tort que m'ont fait les ennuis. |
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Mais j'ai quitté le soin d'une beauté fatale. |
12 |
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La nature souvent n'est que trop libérale. |
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Plût au sort que mes traits, à présent sans éclat, |
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210 |
N'eussent jamais paru que dans ce triste état ! |
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Mes sœurs les envioient : que mes sœurs étaient folles ! |
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D'abord je me repus d'espérances frivoles. |
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Enfin l'Amour m'aima : je l'aimai sans le voir. |
12 |
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Je le vis, il s'enfuit, rien ne put l'émouvoir ; |
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215 |
Il me précipita du comble de la gloire. |
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Souvenirs de ces temps, sortez de ma mémoire. |
12 |
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Chacun sait ce qui suit. Maintenant dans ces lieux |
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Je viens pour obtenir un fard si précieux. |
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Je n'en mérite pas la faveur singulière ; |
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220 |
Mais le nom de l'Amour se joint à ma prière. |
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Vous connoissez ce dieu : qui ne le connoît pas ? |
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S'il descend pour vous plaire au fond de ces climats, |
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D'une boîte de fard récompensez sa femme : |
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Ainsi durent chez vous les douceurs de sa flamme ! |
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225 |
Ainsi votre bonheur puisse rendre envieux |
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Celui qui pour sa part eut l'empire des cieux ! |
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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O douce Volupté, sans qui, dès notre enfance, |
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Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux ; |
12 |
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Aimant universel de tous les animaux, |
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230 |
Que tu sais attirer avecque violence ! |
12 |
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Par toi tout se meut ici-bas. |
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C'est pour toi, c'est pour tes appas, |
8 |
|
Que nous courons après la peine : |
8 |
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Il n'est soldat, ni capitaine, |
8 |
235 |
Ni ministre d'État, ni prince, ni sujet, |
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|
Qui ne t'ait pour unique objet. |
8 |
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Nous autres nourrissons, si, pour fruit de nos veilles, |
12 |
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Un bruit délicieux ne charmoit nos oreilles, |
12 |
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Si nous ne nous sentions chatouillés de ce son, |
12 |
240 |
Ferions-nous un mot de chanson ? |
8 |
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Ce qu'on appelle gloire en termes magnifiques, |
12 |
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Ce qui servoit de prix dans les jeux olympiques, |
12 |
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N'est que toi proprement, divine Volupté. |
12 |
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Et le plaisir des sens n'est-il de rien compté ? |
12 |
245 |
Pourquoi sont faits les dons de Flore, |
8 |
|
Le Soleil couchant et l'Aurore, |
8 |
|
Pomone et ses mets délicats, |
8 |
|
Bacchus, l'âme des bons repas, |
8 |
|
Les forêts, les eaux, les prairies, |
8 |
250 |
Mères des douces rêveries ? |
8 |
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Pourquoi tant de beaux-arts, qui tous sont tes enfants ? |
12 |
|
Mais pourquoi les Chloris aux appas triomphants, |
12 |
|
Que pour maintenir ton commerce ? |
8 |
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J'entends innocemment : sur son propre désir |
12 |
255 |
Quelque rigueur que l'on exerce, |
8 |
|
Encore y prend-on du plaisir. |
8 |
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Volupté, Volupté, qui fus jadis maîtresse |
12 |
|
Du plus bel esprit de la Grèce, |
8 |
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Ne me dédaigne pas, viens-t'en loger chez moi ; |
12 |
260 |
Tu n'y seras pas sans emploi : |
8 |
|
J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique, |
12 |
|
La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien |
12 |
|
Qui ne me soit souverain bien, |
8 |
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Jusqu'au sombre plaisir d'un cœur mélancolique. |
12 |
265 |
Viens donc ;.et de ce bien, ô douce Volupté, |
12 |
|
Veux-tu savoir au vrai la mesure certaine ? |
12 |
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Il m'en faut tout au moins un siècle bien compté ; |
12 |
|
Car trente ans ce n'est pas la peine. |
8 |
|
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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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Il sembloit qu'il se fût paré |
8 |
270 |
Pour plaire aux filles de Nérée ; |
8 |
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Dans un nuage bigarré |
8 |
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Il se coucha cette soirée. |
8 |
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L'air étoit peint de cent couleurs : |
8 |
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Jamais parterre plein de fleurs |
8 |
275 |
N'eut tant de sortes de muances. |
8 |
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Aucune vapeur ne gâtoit, |
8 |
|
Par ses malignes influences, |
8 |
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Le plaisir qu'Acanthe goûtoit. |
8 |
|
|
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |