Métrique en Ligne
LEG_1/LEG69
Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
IMPRESSIONS ET SOUVENIRS
EN BRETAGNE
MEDIO DE FONTE DOLORUM…
À Alfred Poizat.
I
Pour qu’aucun des passants dont il est épié 12
N’accable des éclats d’une fausse pitié 12
Ton cœur où saigne encore une plaie écarlate, 12
Agis à la façon de l’enfant Spartiate 12
5 Que mordait sous sa blouse un renard écumant, 12
Ô Maxence, et sur lui dispose habilement 12
Les plis d’une savante et feinte indifférence. 12
Mais, de retour chez toi, seul avec ta souffrance, 12
Rejette ce manteau de fallace et d’orgueil 12
10 Et reprends ton visage en retrouvant ton deuil. 12
II
Comme monte, pareil aux bulles de la mer, 12
Du fond des voluptés je ne sais quoi d’amer. 12
Ainsi, Maxence, ainsi, mon fils, dans la retraite. 12
Les maux les plus cruels ont leur douceur secrète. 12
15 Le tien n’est pas de ceux dont on guérit. Pourtant, 12
Toi qui naguère, cœur encore impénitent, 12
Le maudissais, déjà tes regards, ô Maxence, 12
Goûtent à l’observer une acre jouissance… 12
Demain tu connaîtras, redevenu chrétien, 12
20 Que ce mal dont tu meurs, pauvre homme, est ton seul bien. 12
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