Métrique en Ligne
LEG_1/LEG52
Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
LE BOIS DORMANT
PETITS POÈMES
LES SEPT INNOCENTS DE PLEUMEUR
À Émile Blémont.
Assis au bord de la grand’route, 8
Les septs innocents de Pleumeur 8
Ne savent pas qu’on les écoute. 8
Dans leurs prunelles convulsées 8
5 Un restant de jour tremble et meurt, 8
Et l’ombre tisse leurs pensées. 8
Pieds nus, sans chausses et sans linge, 8
Les septs innocents de Pleumeur 8
Causent, en jupes de berlinge. 8
10 Et le loriot, dans les chênes, 8
Et l’Océan, dont la rumeur 8
Gronde autour des îles prochaines. 8
S’arrêtent pour tâcher d’entendre 8
Les sept innocents de Pleumeur 8
15 Qui causent à voix lente et tendre, 8
Lente et tendre et confuse ensemble, 8
Comme au fond du soir endormeur 8
Les soupirs de l’aulne ou du tremble. 8
Mais ce qu’égrènent dans l’espace 8
20 Les sept innocents de Pleumeur 8
Reste ignoré du vent qui passe. 8
Et vainement l’homme se penche 8
La mer étouffe sa clameur. 8
L’oiseau se tapit sur la branche : 8
25 Aucun d’eux n’a compris en somme 8
Les sept innocents de Pleumeur, 8
Ni l’oiseau, ni la mer, ni l’homme, 8
Sauf un obscur et doux rimeur. 8
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