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Hélas ! Pourquoi nos cœurs se sont-ils détrompés ? |
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Vos cheveux blonds, voilà qu’on vous les a coupés ; |
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Votre bouche est pareille aux roses défleuries, |
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Et vos yeux, vos yeux froids comme des pierreries, |
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Vous ne les levez plus de votre chapelet. |
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Dans le cloître lointain où Dieu vous appelait, |
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Sous la lampe du chœur, pâle et mystique étoile, |
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Vous avez prononcé les vœux et pris le voile ; |
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Christ vous est apparu dans sa gloire d’Époux, |
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Et le terrestre rêve est achevé pour vous. |
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Adieu ! Ce triste cloître aux verrières disjointes, |
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Avec ses buis fanés pendant au bout des pointes, |
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Ses dalles, ses murs blancs et son austérité, |
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Il vaut le monde, il vaut le monde en vérité ! |
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Mais moi, mes pieds meurtris n’ont pu trouver leur route. |
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Hélas ! à tant errer leur force s’en va toute. |
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Ô silence du cloître ! Ô repos ! Ô douceur ! |
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Tendez-moi votre main, secourez-moi, ma sœur ! |
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A matines, quand l’aube argenté les verrières, |
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Que mon nom quelquefois passe dans vos prières : |
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Si nul être vivant n’y doit être nommé, |
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Dites-le comme on dit le nom d’un mort aimé ; |
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Si la règle veut plus encor, docile au blâme, |
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Priez Dieu seulement pour le salut d’une âme |
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Et, sans la désigner autrement à Celui |
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Qui voit tout, en cette âme où nul rayon n’a lui, |
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Ravivez, sous l’ardeur de vos saintes pensées, |
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Le lys éblouissant des croyances passées ! |
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