Métrique en Ligne
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Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
LE BOIS DORMANT
RONDES ET CHANSONS
NOËL DE MENDIANTS
À Léon Durocher.
Salut et joie à ceux d’ici ! 8
Congédiez votre souci, 8
Maîtres, serviteurs et servantes. 8
Femmes, c’est assez de travaux ; 8
5 Pendez au mur les écheveaux 8
De laine et de chanvre nouveaux ; 8
Arrêtez-vous, ô mains savantes. 8
Jésus est né ! Jésus est né ! 8
Ô jour à jamais fortuné ! 8
10 Chrétiens, en ce jour délectable, 8
Est-il quelqu’un, prince ou manant, 8
Qui ne tressaille en apprenant 8
Que l’Homme-Dieu, minuit sonnant, 8
Est descendu dans une étable ? 8
15 Nous sommes pauvres comme lui ; 8
Mais sur nous son étoile a lui, 8
Si douce qu’il n’en faut plus d’autres. 8
Nos houseaux sont tout décousus. 8
Ah ! que de maux nous avons eus ! 8
20 Mais c’est parmi nous que Jésus 8
Élira demain ses apôtres. 8
Chrétiens de l’Arv’or, bonnes gens, 8
Il faut aider les indigents. 8
Nous ne demandons pas grand’chose : 8
25 Un peu de viande, un peu de pain, 8
Trois noyaux avec un pépin 8
Et, pour fleurir notre aubépin. 8
Un bout de ruban vert ou rose. 8
Jésus en échange, chrétiens. 8
30 Vous accordera pour soutiens 8
Trois garçons à mine prospère ; 8
L’un sera pape et l’autre roi, 8
Et quant au troisième, je croi 8
Qu’à défaut de galons d’orfroi 8
35 Il aura les yeux de son père. 8
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