Métrique en Ligne
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Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
AMOUR BRETON
EN PARTANCE
Je voudrais souvent m’être tu
et ne m’être point trouvé avec
les hommes…
(L’Imitation.)
Viens-t’en nous aimer ailleurs, 7
N’importe où, mais loin des villes ; 7
Viens-t’en sous des deux meilleurs. 7
Ici les âmes sont viles, 7
5 Ici le vent est chargé 7
De conseils bas et serviles ; 7
Ici j’ai le cœur rongé 7
D’un mal indéfinissable : 7
Je ne sais pas ce que j’ai. 7
10 O chants des flots sur le sable, 7
Vous m’aurez bientôt guéri, 7
Si mon cœur est guérissable ; 7
Si mon cœur endolori 7
Trouve au bord des eaux calmantes, 7
15 Si mon cœur trouve un abri. 7
Et toi, la fleur des amantes. 7
Flambeau de ma vie, ô toi, 7
Mon conseil dans les tourmentes, 7
À ce cœur en désarroi 7
20 Donne un peu de ton courage 7
Et donne un peu de ta foi ! 7
Les vents mauvais ont fait rage. 7
Toutes mes amours, débris ! 7
Et tous mes bonheurs, mirage ! 7
25 Mon cœur, des bourreaux l’ont pris, 7
Traîné, piétiné, de sorte 7
Qu’il n’est que haine et mépris. 7
Ô rêves morts, candeur morte ! 7
Lui ne s’est pas débattu, 7
30 Tant sa souffrance était forte ! 7
Longtemps, longtemps, il s’est tu. 7
Pas une plainte ; aucun geste. 7
Sois-lui fidèle : vois-tu, 7
C’est le seul bien qui lui reste. 7
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