Les Spectres II |
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Ces spectres ! on dirait en vérité des morts, |
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Tant leur face est livide et leurs mains sont glacées. |
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Ils vivent cependant : ce sont mes trois remords. |
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Que ne puis-je tarir le flot de mes pensées, |
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Et dans l'abîme noir et vengeur de l'oubli |
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Noyer le souvenir des ivresses passées ! |
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J'ai brûlé les parfums dont vous m'aviez empli ; |
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Le flambeau s'est éteint sur l'autel en ruines ; |
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Tout, fumée et poussière, est bien enseveli. |
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Rien ne renaîtra plus de tant de fleurs divines, |
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Car du rosier céleste, hélas ! sans trop d'efforts, |
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Vous avez bu la sève et tranché les racines. |
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Ces spectres ! on dirait en vérité des morts ! |
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