Métrique en Ligne
LCA_2/LCA78
Louis LE CARDONNEL
CARMINA SACRA
1912
CHANTS D'OMBRIE ET DE TOSCANE
MATIN D'OCTOBRE
A Léon Guillot.
Dans sa limpidité la lumière d'octobre, 12
S'épandant de l'azur, emplit l'air allégé : 12
Elle baigne d'un or harmonieux et sobre 12
Les champs où l'on a vendangé. 8
5 Hier on entendait des voix de contadines. 12
Qui s'unissaient au vol des derniers papillons 12
Seules vont maintenant, çà et là, les gallines, 12
Ivres des lents rayons. 6
Parfois, de l'horizon où quelque clocher pointe, 12
10 A. travers le feuillage aux lueurs de satin, 12
Arrive une rumeur de char éloigné, jointe 12
Au chant perdu d'un coq lointain. 8
Je regarde, charmé, ces glèbes qui s'étendent, 12
Ces arbres, par endroits à peine encor rouillés. 12
15 De mûriers en mûriers, partout les pampres pendent. 12
De raisins dépouillés. 6
Nul vent ne souffle, pas une feuille ne tombe ; 12
L'abeille qui s'endort ne vient plus me frôler ; 12
Tout songe, et sur un toit une belle palombe 12
20 Semble craindre de s'envoler. 8
Et dans cet air où rien ne bouge et ne respire, 12
Dans ce calme, si pur qu'il vous fait presque mal, 12
!e crois sentir vibrer, comme une grande lyre, 12
L'automne de cristal. 6
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