AU LECTEUR |
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Pardonne-moi, lecteur, ce monde où je te mène ; |
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Nous habitions jadis un tout autre domaine ; |
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Sur de libres sommets nous prenions nos ébats. |
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On nous a tant crié : « Plus bas, plus bas, plus bas !» |
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Qu'il a fallu se mettre au niveau de l'époque : |
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Nous y voilà !… tant pis si ce goût est baroque. |
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Donc, il faut être humain, vrai, réel, actuel. |
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Quitter enfin la lune et le septième ciel. |
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Savoir son temps, le voir tel qu'il est, et le peindre. |
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Je l'ai fait cette fois, on ne peut plus se plaindre : |
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Tout ce monde est fort plat, fort laid, fort dégoûtant. |
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Et l'Homme de Décembre en doit être content. |
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J'ai peint d'après nature, étant fort incapable |
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De rien imaginer en matière semblable. |
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Ces fidèles portraits des grands et des petits |
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Ne sont pas brevetés… mais je les garantis |
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Rien n'est là de mon cru, je vous le certifie ; |
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J'ai fait tout bonnement de la photographie |
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1862.
V. DE LAPRADE.
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