Métrique en Ligne
LAM_1/LAM40
Alphonse de LAMARTINE
MÉDITATIONS POÉTIQUES
PREMIÈRES MÉDITATIONS
1820
QUARANTIÈME MÉDITATION
LES PAVOTS
1847
Lorsque vient le soir de la vie, 8
Le printemps attriste le cœur : 8
De sa corbeille épanouie 8
Il s’exhale un parfum moqueur. 8
5 De toutes ces fleurs qu’il étale, 8
Dont l’amour ouvre le pétale, 8
Dont les prés éblouissent l’œil, 8
Hélas ! il suffit que l’on cueille 8
De quoi parfumer d’une feuille 8
10 L’oreiller du lit d’un cercueil. 8
Cueillez-moi ce pavot sauvage 8
Qui croît à l’ombre de ces blés : 8
On dit qu’il en coule un breuvage 8
Qui ferme les yeux accablés. 8
15 J’ai trop veillé ; mon âme est lasse 8
De ces rêves qu’un rêve chasse. 8
Que me veux-tu, printemps vermeil ? 8
Loin de moi ces lis et ces roses ! 8
Que faut-il aux paupières closes ? 8
20 La fleur qui garde le sommeil ! 8
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