Métrique en Ligne
LAF_2/LAF67
Jules LAFORGUE
Les Complaintes
1885
COMPLAINTE
SUR CERTAINS TEMPS DÉPLACÉS
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Le couchant de sang est taché 8
Comme un tablier de boucher ; 8
Oh ! Qui veut aussi m'écorcher ! 8
‒ Maintenant c'est comme une rade ! 8
5 Ça vous fait le cœur tout nomade, 8
À cingler vers mille Lusiades ! 8
Passez, ô nuptials appels, 8
Vers les comptoirs, les Archipels 8
Où l'on mastique le bétel ! 8
10 Je n'aurai jamais d'aventures ; 8
Qu'il est petit, dans la Nature, 8
Le chemin d'fer Paris-Ceinture ! 8
V'la l'fontainier ! Il siffle l'air 8
(connu) du bon roi Dagobert ; 8
15 Oh ! Ces matins d'avril en mer ! 8
‒ Le vent galope ventre à terre, 8
En vain voudrait-on le fair'taire ! 8
Ah ! Nom de Dieu ! Quelle misère ! 8
‒ Le Soleil est mirobolant 8
20 Comme un poitrail de chambellan, 8
J'en demeure les bras ballants ; 8
Mais jugez si ça m'importune, 8
Je rêvais en plein de lagunes 8
De Venise au clair de la lune ! 8
25 ‒ Vrai ! La vie est pour les badauds. 8
Quand on a du dieu sous la peau, 8
On cuve ça sans dire mot. 8
L'obélisque quadrangulaire, 8
De mon spleen monte ; j'y digère, 8
30 En stylite, ce gros Mystère. 8
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