Métrique en Ligne
LAF_2/LAF55
Jules LAFORGUE
Les Complaintes
1885
COMPLAINTE DES CONSOLATIONS
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Quia voluit consolari.
Ses yeux ne me voient pas, son corps serait jaloux ; 12
Elle m'a dit : « monsieur… » en m'enterrant d'un geste ; 12
Elle est Tout, l'univers moderne et le céleste. 12
Soit ! Draguons donc Paris, et ravitaillons-nous, 12
5 Tant bien que mal, du reste. 6
Les Landes sans espoir de ses regards brûlés 12
Semblaient parfois des paons prêts à mettre à la voile… 12
Sans chercher à me consoler vers les étoiles, 12
Ah ! Je trouverai bien deux yeux aussi sans clés, 12
10 Au Louvre, en quelque toile ! 6
Oh ! Qu'incultes, ses airs, rêvant dans la prison 12
D'un cant sur le qui-vive au travers de nos hontes ! 12
Mais, en m'appliquant bien, moi dont la foi démonte 12
Les jours, les ciels, les nuits, dans les quatre saisons 12
15 Je trouverai mon compte. 6
Sa bouche ! À moi, ce pli pudiquement martyr 12
Où s'aigrissent des nostalgies de nostalgies ! 12
Eh bien, j'irai parfois, très sincère vigie, 12
Du haut de Notre-Dame aider l'aube au sortir 12
20 De passables orgies. 6
Mais, Tout va la reprendre ! ‒ Alors Tout m'en absout. 12
Mais, Elle est ton bonheur ! ‒ Non ! Je suis trop immense, 12
Trop chose. Comment donc ! Mais ma seule présence 12
Ici-bas, vraie à s'y mirer, est l'air de Tout : 12
25 De la Femme au Silence ! 6
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