ÉTUDES POÉTIQUES |
XIV |
Le Soldat |
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On marche aux sons voilés du tambour. Sur la plaine |
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Le soleil luit ; l'oiseau vole au bord du chemin. |
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Oh ! que n'ai-je son aile ! oh ! que la vie est pleine |
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De tristesse ! Mon cœur se brise dans mon sein. |
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Au monde je n'aimais que lui, mon camarade, |
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Que lui seul, et voici qu'on le mène à la mort. |
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Pour le voir fusiller défile la parade ; |
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Et c'est nous, pour tirer, nous qu'a choisis le sort. |
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On arrive : ses yeux contemplent la lumière |
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De ce soleil de Dieu qui monte dans le ciel… |
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Mais d'un bandeau voici qu'on couvre sa paupière : |
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Dieu clément, donnez-lui le repos éternel ! |
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Nous sommes neuf en rang, déjà prêts sous les armes. |
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Huit balles l'ont blessé ; la mienne, — de douleur |
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Leurs mains tremblaient, leurs yeux visaient mal sous les larmes, — |
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La mienne l'a frappé juste au milieu du cœur. |
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Imité de l'allemand |