ÉTUDES POÉTIQUES |
VIII |
Le Secret |
|
Tu veux lire en mes yeux — simplicité funeste ! — |
12 |
|
Quel secret douloureux je porte au fond du cœur. |
12 |
|
Soit ! ma sincérité, le seul bien qui me reste, |
12 |
|
Contre moi-même, enfant, armera ta candeur. |
12 |
|
5 |
Mortes sont les vertus de mes vertes années ! |
12 |
|
Dans leur sève j'ai vu mes espoirs se flétrir : |
12 |
|
Un songe ardent brûla mes fraîches destinées, |
12 |
|
Et mon cœur s'est fermé pour ne se plus rouvrir ! |
12 |
|
|
Pure et suave enfant, sœur des Grâces décentes, |
12 |
10 |
Ne sème point tes vœux sur un sol dévasté ! |
12 |
|
Dois-je, débris stérile aux tristesses croissantes, |
12 |
|
Mêler ton rêve en fleur à mon aridité ? |
12 |
|
|
Ma tendresse au bonheur ne te saurait conduire ; |
12 |
|
Même en tes yeux l'amour me sourirait trop tard. |
12 |
15 |
Fait pour aimer, mon cœur est trop haut pour séduire. |
12 |
|
D'un bien qu'il ne peut rendre il ne veut point sa part. |
12 |
|
|
A toi mon dévouaient ! ta belle âme en est digne ; |
12 |
|
Mais seul je veux porter le poids des jours derniers. |
12 |
|
A quelque noble arbuste enlace, ô jeune vigne ! |
12 |
20 |
Ta tête virginale aux rêves printaniers. |
12 |
|
|
Ta place est au soleil ; moi, la mienne est dans l'ombre. |
12 |
|
Fleuris dans la lumière, âme aux espoirs si beaux ! |
12 |
|
J'appartiens au passé : laisse le cyprès sombre |
12 |
|
Ombrager de son deuil la pierre des tombeaux ! |
12 |
|
Inspiré de Miçkiéwicz |