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LAC_2/LAC98
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
LXVII
Vois-tu, de sa blanche lumière 8
L'aube au loin baigne l'horizon ; 8
L'hirondelle a fui la chaumière, 8
Les ailes rasent le gazon ; 8
5 Par les blés murs s'en va l'abeille ; 8
Tout vole et murmure et s'éveille ; 8
Et toi, tu dors, ô poète ! Pourquoi ? 10
— Ma bien-aimée est loin de moi ! 8
Le ruisseau dans son lit de mousse, 8
10 Le vent sous le dôme des bois, 8
L'oiseau dans son nid d'herbe douce 8
Mêlent leurs souffles et leurs voix. 8
L'onde, l'oiseau, la fleur-penchante, 8
Pour fêter le soleil, tout chante : 8
15 Et tu te tais, ô poète ! Pourquoi ? 10
— Ma bien-aimée est loin de moi ! 8
Le bouvreuil s'échappant des roses, 8
L'alouette au chant vif et clair, 8
La fleur de ses lèvres décloses 8
20 Embaumant les souffles de l'air, 8
L'abeille que son miel enivre, 8
Tout vit, tout semble heureux de vivre : 8
Toi seul es triste, ô poète ! Pourquoi ? 10
— Ma bien-aimée est loin de moi ! 8
25 Elle est bien loin, ma douce belle, 8
Bien loin dans la grande cité ! 8
Bonheur, chansons, Muse, avec elle, 8
Las, tout a fui, tout m'a quitté. 8
Aube, fleurs, brises embaumées, 8
30 Bruits d'ailes et bruits de ramées, 8
Rien ne me plaît !… Ne me dis plus : « Pourquoi ? » 10
— Ma bien-aimée est loin de moi ! 8
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