Métrique en Ligne
LAC_2/LAC94
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
LXIII
Les Soleils de Mai
D'un souffle virginal le plus aimé des mois 12
Emplit l'air ; le lilas aux troncs moussus des bois 12
Suspend sa grappe parfumée ; 8
Les oiseaux sont joyeux et chantent le soleil ; 12
5 Tout sourit ; du printemps, tout fête le réveil : 12
Toi seule es triste, ô bien-aimée ! 8
« Pourquoi ces yeux rêveurs et ce regard penché ? 12
De quel secret ennui ton cœur est-il touché ? 12
Qu'as-tu ma grande et pâle Amie, 8
10 Qu'as-tu ? Vois ce beau ciel sourire et resplendir ! 12
Oh ! souris-moi ! Je sens mon cœur s'épanouir 12
Avec la terre épanouie. 8
« Sur le cours bleu des eaux, au flanc noir de la tour, 12
Regarde ! l'hirondelle est déjà de retour. 12
15 Ailes et feuilles sont décloses. 8
C'est la saison des fleurs, c'est la saison des vers. 12
C'est le temps où dans l'âme et dans les rameaux verts 12
Fleurissent l'amour et les roses. 8
« Soyons jeunes ! fêtons le beau printemps vainqueur ! 12
20 Quand on est triste, Amie, il fait nuit dans le cœur ; 12
La joie est le soleil de l'âme ! 8
Oublions ce que l'homme et la vie ont d'amer ! 12
Je veux aimer pour vivre et vivre pour aimer, 12
Pour vous aimer, ma noble Dame ! 8
25 « Loin de nous les soucis, ô belle aux cheveux bruns ! 12
Enivrons-nous de brise, et d'air et de parfums, 12
Enivrons-nous de jeunes sèves ! 8
Sur leurs tiges cueillons les promesses des fleurs ! 12
Assez tôt reviendront l'hiver et ses rigueurs 12
30 Flétrir nos roses et nos rêves ! » 8
Et, tandis qu'il parlait, muette à ses côtés, 12
Marchait la grande Amie aux regards veloutés ; 12
Son front baigné de rêverie 8
S'éclairait à sa voix d'un doux rayonnement ; 12
35 Et, lumière de l'âme, un sourire charmant 12
Flottait sur sa lèvre fleurie. 8
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