Métrique en Ligne
LAC_2/LAC82
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
LI
À un Solitaire
Étude
Dona praesentis cape laetus horae, et
Linque severa.
Horace.
Pourquoi dans ta douleur croissante 8
Nous fuir sans cesse et t'enfermer ? 8
Ton cœur d'où la joie est absente, 8
Poète, a-t-il cessé d'aimer ? 8
5 L'arbre de tes belles années 8
N'a point connu les durs hivers ; 8
Pourquoi donc ces feuilles fanées 8
Au lieu de rameaux frais et verts ? 8
Le printemps fuit avec vitesse ; 8
10 Les jours froids assez tôt viendront. 8
Des pâles fleurs de la tristesse, 8
Crois-moi, ne charge point ton front. 8
Poète, il faut aimer et vivre, 8
Et surtout il faut espérer. 8
15 Devant ce ciel qui les enivre, 8
Nos yeux sont-ils faits pour pleurer ? 8
Pour qui sait voir de haut les choses 8
La vie a de charmants côtés. 8
Dans leur saison cueillons les roses, 8
20 Cueillons les rapides étés ! 8
Laissons à la morne vieillesse 8
Les pensers noirs, les soins rongeurs. 8
La joie est sœur de la jeunesse : 8
Pourquoi donc lui fermer nos cœurs ? 8
25 Plaignons la jeune créature 8
Qui pâlit dans l'austérité. 8
Toute forte et belle nature 8
Sourit à la belle gaîté. 8
Je hais le songeur solitaire 8
30 Qui vit de rêve et mécontent. 8
Le plus doux rêve sur la terre, 8
Pour moi, c'est un front éclatant. 8
Crois-moi, fuis les songes moroses ! 8
Des lourdes nuits fuis le sommeil ! 8
35 Vivent les rires et les roses ! 8
Vivent le vin et le soleil ! 8
Viens avec nous fêter la vie ! 8
La vie a de charmants côtés. 8
Le temps passe, fou qui l'oublie ! 8
40 Cueillons nos rapides étés ! 8
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