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LAC_2/LAC79
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
XLVIII
Aux Hirondelles
De l'aile effleurant mon visage, 8
Volez, doux oiseaux de passage, 8
Volez sans peur tout près de moi ! 8
Avec amour je vous salue ; 8
5 Descendez du haut de la nue, 8
Volez, et n'ayez nul effroi ! 8
Des mois d'or aux heures légères, 8
Venez, rapides messagères, 8
Venez, mes sœurs, je vous attends ! 8
10 Comme vous je hais la froidure, 8
Comme vous j'aime la verdure, 8
Comme vous j'aime le printemps ! 8
Vous qui des pays de l'aurore 8
Nous arrivez tièdes encore, 8
15 Dites, les froids vont donc finir ! 8
Ah ! contez-nous de jeunes choses, 8
Parlez-nous de nids et de roses, 8
Parlez-nous d'un doux avenir ! 8
Parlez-moi de soleil et d'ondes, 8
20 D'épis flottants, de plaines blondes, 8
De jours dorés, d'horizons verts ; 8
De la terre enfin réveillée, 8
Qui se mourait froide et mouillée 8
Sous le dais brumeux des hivers. 8
25 L'hiver, c'est le deuil de la terre ! 8
Les arbres n'ont plus leur mystère ; 8
Oiseaux et bardes sont sans toits ; 8
Une bise à l'aile glacée 8
A nos fronts tarit la pensée, 8
30 Tarit la sève au front des bois. 8
Le ciel est gris, l'eau sans murmure, 8
Et tout se meurt ; sur la nature 8
S'étend le linceul des frimas. 8
Heureux, alors, sur d'autres plages, 8
35 Ceux qui vont chercher les feuillages 8
Et les beaux jours des beaux climats ! 8
O très heureuses hirondelles ! 8
Si comme vous j'avais des ailes, 8
J'irais me baigner d'air vermeil ; 8
40 Et, loin de moi laissant les ombres, 8
Je fuirais toujours les cieux sombres 8
Pour toujours suivre le soleil ! 8
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